Tous les indices affichés par la
presse nationale semblaient
favorables à une envolée
spectaculaire des 11 rentrants de
« l’équipe nationale » et à une réappropriation
souhaitée en ces temps
de disettes politiques d’un espoir
même circulaire.
Car, le football est
au politique ce qu’est la quadrature
est au ballon. Il s’agit du cercle, de
son diamètre, de ses rayons et de
ses circonférences. C’est une question
d’arithmétique moderne pour
ne pas l’étendre aux mathématiques
appliquées. Chacun trouve son
compte et les vaches, comme disait
ma grand-mère que Dieu ai son
âme, n’en seront que bien gardées.
Bien choyés, destination le Maroc
après un séjour de rêve en Espagne
mauresque. Décrassage, délaçage,
remise en forme, massage
et ressourcement performant à l’a
hauteur des ressourcés, produits
aux effets de tonus, énergétiques
et tonitruants, c’est la classe quoi
pour des jeunots à l’esprit furtif alloués
aux notoriétés mercantiles. Ils
évoluent loin des clichés anciens,
qui font de nous les nostalgiques
d’un système révolu, pour qui le
football est encore un combat,
autant que la politique ou la révolution.
Un lien à la terre, au douar
et au village autant qu’à la Q5 embourbée
d’un carnet de chèque intarissable.
L’échelle des valeurs est
dans un gouffre et la mesure est de
mise. Il serait temps de raviser, dans
la cadre d’un dialogue, type B.T.B,
le cercle de notre football et en définir
les outils arithmétiques nécessaires
à sa relance et à sa survie
dans le concert des nations. Depuis
les années 1982, nous cumulons les
échecs, sans en être conscient des
véritables acquis que nous avons
enregistrés. Le rêve inachevé de
Belloumi, Madjer, Assad et consort,
a maintenu le secteur dans une léthargie
apathique au point de le
perdurer virtuellement comme un
exploit durable, alors qu’il sentait
la défaire proche. Des voix se sont
élevées pour inviter le politique à
réviser ses donnes et redonner à ces
jeux, les enjeux qu’ils méritent.
LES LEÇONS
QU’IL FALLAIT RETENIR
Lors de notre participation à la
dernière coupe du monde, il n’y
a pas eu d’échecs, mais des défaites.
Les jeux étaient encore
ouverts, tant que le roi football
n’avait pas été mis, ni en berne, ni
en danger, et il ne le sera sûrement
pas pour sitôt. Les enjeux étaient
de taille pour qu’ils se taillent. Laisser
ce monde au ballon rond sans
jeux ni enjeux, se serait proclamer
la mort du plaisir et des extases
éphémères à l’échelle terrestre. Une
économie porteuse qui ne fonctionne
que par la volonté de ceux qui
l’avaient inventé. Pour ceux qui profitent
de sa gouverne et sa générosité
affable, au regard des grands
de ce monde virtualisés à outrance,
le chemin demeure encore plus
long que prévu pour que nos afroasiatiques,
ces tiers-mondistes libérés
des séquelles colonialistes,
puissent accéder au cercle étanche
des civilisés. Même en football, il y
a des différences de classes, même
si le racisme semble avoir été presque
aboli. A moins de l’avoir dans
la peau comme une poisse. Et là,
c’est incontournable, en n’y accèdera
que par naturalisation. Dans
ce domaine, on peut dire que la traite
à été positive. Au dernier rendez-
vous planétaire, il n’y avait sûrement
pas que des blancs, à l’exception
de l’hôte, butin de l’apartheid,
dans des équipes africaines,
mais il y avait des myriades de noirs
aux avant-postes occupés généralement
par les blancs. Sans eux,
point de saveur dans un football
sans valeurs. Les révisionnistes
autant que les nostalgiques de l’exempire
des lumières en refoulent constamment leur dédain à voir
dans leur composition nationale,
une représentation indigne, car pleine
d’indigènes à craquer. Ce fut la
corne de l’Afrique qui avait accueilli
au nom du vieux continent et ce fut
elle, toute entière, qui avait malheureusement
perdue. Par malchance,
elle n’avait pas accéder au
second tour, ni aux couronnements
des princes. Ni elle, et encore moins
ces amis arabes invités pour la circonstance.
Car il était encore trop
tôt pour y parvenir. Et pourtant,
d’énormes efforts et moyens ont été
alloués pour paraitre. Politiquement
incorrecte, cependant nécessaire
pour colmater les failles béantes où
ruissellent d’énormes maux, fléaux
et aléas que couvaient et couvent
encore une société en furie. Même
les emblèmes ont été mis en scène.
Les brandir pour affirmer ses origines,
son appartenance à un territoire,
à un lieu et à une communauté,
ce n’était sûrement pas un
gage d’affranchissement des politiques
de leurs échecs ou de leurs
manquement au devoir. L’illusion
était trompeuse de croire qu’en l’espace
d’une euphorie passagère, la
nation serait enfin unie autour de
balivernes, d’un ballon. Pour le bien
et pour le pire, pour peu qu’elle restait
dans les limites des stades et
des enjeux. Telle fut la première
défaite…. impression passagère.
En Algérie, la joie était encore là,
présente, dans les coeurs apaisés
après deux défaites immérités et un
matche nul perdu d’avance. Nos
jeunots, aux allures élancées, élégants
comme tous, majestueux
dans l’iconographie locale, ils ne
déméritent pas. Ils ont su tenir en
échec les favoris de cette coupe du
monde occidentale. Ils pouvaient
faire plus, avec plus de temps, d’organisation
et du bon sens et un staff
beaucoup plus libéré des mauvaises
moeurs. Les pièces de l’échec ont donc
été en bonne position. Bien huilés, elles
se replaçaient progressivement sur
l’échiquier des valeurs. La loi des paradoxes
gouvernait. Face aux anglosaxons,
nous avons fait le plein. Mis
en échec la reine et rendu les armes
face à sa progéniture. On ne
pouvait battre l’hégémonie, la mondialisation
et la bonne gouvernance,
avec notre tâtonnement, un peu
de bricole et des babioles. De l’avis
général, pour se consoler, on disait
qu’on a gagné une équipe. Et quelle
équipe ! Une jeunesse, des promesses
et des capacités incommensurables.
Quelle audace ! Reste à
l’entourer d’une compétence qui
mériterait cet héritage récent. Au
dernier round de la compétition,
aucun talisman ni prière ne pouvaient
jouer contre la vérité de l’effort
et le fruit d’un long travail d’halène.
Dieu a préservé nos filets jusqu’à
la dernière minute. Sauf que,
le reste était du ressort de nos représentants.
Le temps des miracles
était révolu, il ne pouvait se produire.
Les algériens sont arrivés à
la limite de leur stratégie. Malgré le
talon, la jeunesse et l’inexpérience
encore à murir pour certains, ils ne
pouvaient prétendre faire la différence.
C’est le fonds qui manquait
le moins. Le rêve a atteint ses frontières
et l’inachèvement était à la
mesure des prospectives. Les américains,
vivaient le sommâmes de
leur projection. Ils ne pouvaient face
à une équipe nait du néant concéder
une retraite. Leur objectif a été
affiché bien avant l’entame. Hargneux,
offensifs, infatigables, ils
ont, contrairement, à nos jeunots,
l’art du parachèvement.
La différence est notoire et les
pronostics de la FIFA sont révélatrice
des tendances à l’échec. L’Algérie
qui durant 391 minutes de
jeux n’a pu faire vibrer les filets de
ses adversaires ne pouvait que s’incliner
devant une équipe qui marque
à chaque 45 minutes.
UNE IMPORTATION
D’ORIGINE
Pour le petit peuple, c’est la désolation.
Ils sont tous à blâmer,
du haut vers le bas. La victoire
était à portée de main. Manque de
tactiques, d’acharnement, erreurs
fatales, favoritisme sélectifs et biens
d’autres jugements superficiels qui
accablent plus qu’ils ne pacifient ou
rendent à l’évidence. Nous avons
atteint avec si peu de moyens et en
un temps record la cote. Avec une
importation à plus de 90% de
joueurs, même si le produit semble
être d’origine algérienne, la labellisation
est française. Ils ont vécu làbas,
formés là-bas, éduqués là-bas
et appris à jouer au football là-bas
et ils évoluent là-bas. Ils ne respirent
même pas l’air d’ici. Ils rentrent
chez eux là-bas. Ils sont le fruit
d’une émigration forcée. Perdus entre
deux drapeaux, ils portent la nostalgie
des origines et l’universalité occidentale.
Point de valeurs intrinsèques
qui les inciteraient à la hargne ou
l’acharnement à vouloir mouiller leurs
maillots pour étancher leurs coeurs
épris de patriotisme. Un héritage
hypothéqué dont on ne peut être
fière que par indulgence. Ou pour
se consoler, on y attèle des circonstances
atténuantes qui donnent raison
à leurs pères et mères d’avoir
décidé un jour néfaste d’aller voir
ailleurs une vie plus clémente. Et,
pourtant nous étions au seuil de l’indépendance.
Ils ont changé de pays
pour mieux vivre et sûrement évoluer.
Quel mérite avons-nous, du
moins nos politiques à charge de
cette pauvre nation, à se venter
d’avoir atteint le sommet de la montagne
tous en étant nains. C’est là
le miracle…Dieu nous a offert des
moments de plaisir, de joie et d’allégresse
juste pour se pencher sur
notre sort. Et, Il nous a rendu à l’évidence
pour méditer. Un travail mérite
récompenses et un échec mérite
réprimandes. Pour accomplir la
totale Reste aujourd’hui, il serait
impératif de recruter un staff d’importation,
compléter l’équipe par un
entourage technique et des dirigeants
d’importation, et l’étendre
aux règles bilatéralités. Quant la
politique s’y mêle tous s’emmêle…
autant revenir au système d’annexions
territoriales. Les algériens
devaient se contenter de leur Raouraoua,
fidèle au poste. Nos politiques
sont afférés à niveler les relations Algéro-
françaises, puisque le sort des
deux équipes était presque semblable.
Lamentations et regrets ! Les
uns colmataient les brèches de leur
débâcle, au moment ou les autres
se contenter d’une déchéance.
LA MORALE D’HIER
ET D’AUJOURD’HUI
Faut pas se voiler la face, les
résultats du premier tour de la
coupe du monde ont été le reflet
fidèle des conditions sociopolitiques
des pays recalés. Les nations
démocratiques évoluent au rythme
de leur stratégie de développement.
Le football en est l’expression
ultime. Et, l’Etat providence
porteur d’échecs tout
azimut, s’accapare même l’atmosphère
pour contrôler les moindres
faits et gestes. Telle est la démarche
de la démocratie de façade.
Chez nous, on a enterré la victime
avant de la tuer. Saadane avait
sûrement fait des erreurs tactiques.
Cependant, il était injuste de l’avoir
accuser de toutes les maux. Il avait
accepté une mission impossible. Il
nous avait fait, un moment, rêver avec
des jeunots encore frais pour s’engager
dans une bataille perdue d’avance.
A deux ans d’un doublé compétitif
très serré, il a réussit à passer
deux capes. Il est plutôt à honorer
que réprimander. Et comme le dit
l’adage : « les meilleurs joueurs
sont les spectateurs ». Aujourd’hui,
il ne s’agit nullement de remodeler
une équipe faute de bourgeonner,
bouillonne. Il est à méditer sur le sort
du sport roi en Algérie. Les pépinières
poussent en France et ailleurs et les
récoltes se font prétentieusement locales.
C’est le beurre et l’argent du
beurre qu’en cherche à récupérer.
L’esprit de la rente gangrène même
les politiques. Quelle stratégie à
adopter dans un secteur vidés de
sa substance pour espérer représenter
dignement ce pays ? Peut
importe le coup de l’investissement.
C’est les couleurs de l’étendard qui
sont en jeu. Le brandir en ayant
recours à la sous-traitance, autant,
le mettre en berne la durée d’un
sursaut national. Il ne faut pas perdre
de vue également cette mésaventure
significative qui avait entachée
les derniers moments du
mondial. L’indigne comportement
d’un de nos joueurs. Fort de sa stature
de mauvais attaquant, il n’hésite
à aucun moment de s’attaquer
aux femmes. Comme cible, il ne
pouvait trouver mieux pour refouler
ses échecs. Et dire que sur la
plan éducatif, l’Algérie a fait énormément
de progrès. Les chiffres en
témoignent. L’école normale formait
des élites d’envergures. Ils avaient
non seulement le civisme dans la
peau, mais suaient pour les couleurs.
Toutes ces valeurs, se dissipent
désabusement dans des considérations
mercantiles. Du haut du
sommet au ras du sol, ils cherchent
tous un profit même figuratif. Ce qui
intéresse le politique c’est d’échapper
un moment aux aléas de la revendication
sociale en procurant au
peuple de la joie et de l’allégresse
euphorique pour lui faire oublier le
temps d’une réflexion ses déboires
et les misères inlassablement collées
à ses trousses. Ils oublient souvent
que la rivière finie toujours par
revenir à son lit.
DÉFAITE À NOTRE
DERNIER ÉCHEC !
Aujourd’hui face au Maroc, nous
avons vécu la pire des humiliations.
Cumule aléatoire des rêveries
précédentes, il ne pouvait en
être autrement, tant nous consacrions
l’éphémère et circonscrivons
l’irréel. La pouvoir en place se déplace
comme la taupe dans ses galeries.
Sans commune mesure, il
croit qu’à chaque étape une avancée
a été réalisée. Or, notre football
persiste dans une fausse route,
sans feuille de route. On peut
se lamenter sur un sort préméditer,
verser les larmes de crocodiles,
accuser l’entraineur, les joueurs,
même le soigneur pour se consoler
et reprendre le même chemin de bêtises.
Nis Saadane, ni Benchikha et
encore moins les nouveaux listés,
mêmes étrangers, dans le carnet
d’adresse de Raouraoua et consort
ne sauraient mettre fin à
cette hémorragie footballistique.
Seul une politique ferme et irréversible,
loin des usages de la gestion
conjecturelle, pourrait entrevoir
l’espoir d’éviter la défaite des
échecs cumulés.
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Source : Le Quotidien d'Oran